11.2 C
Bruxelles
mardi, juin 17, 2025

Buy now

Joseph KABILA, la chute d’un mirage politique !

Tel un malfrat surpris dans sa tanière, Joseph KABILA, l’homme aux multiples visages, a appris par la voix froide et implacable des ondes la levée de ses immunités. Le verdict, tombé comme un couperet, s’est répandu telle une traînée de poudre, amplifié par les télévisions, les radios, les réseaux sociaux. Dans les salons comme dans les ruelles poussiéreuses de Kinshasa, dans les camps de déplacés de l’Est comme dans les quartiers huppés de la diaspora congolaise, une émotion mêlée de stupeur et de soulagement s’est emparée des esprits : c’est donc possible. L’impunité, longtemps brandie comme une muraille infranchissable, vacille.

Apparemment tant attendue, cette nouvelle fait le bonheur des patriotes congolais, ceux-là même qui n’avaient jamais accepté qu’un homme à l’histoire aussi floue que son origine soit parvenu à régner dix-huit années durant sur un pays aussi vaste, aussi riche, aussi meurtri. Dix-huit années de silence pesant, d’énigmes jamais élucidées, de deals obscurs passés dans l’ombre, souvent au détriment de la souveraineté nationale.

Aujourd’hui livré à la Justice congolaise, cet ancien président devra expliquer – ou tenter de disculper – son soutien notoire aux terroristes du M23, ces tueurs qui sèment la mort, la désolation, le viol et l’exil dans la partie orientale de la République Démocratique du Congo. Quelle mouche aurait donc piqué l’ancien caporal, promu général, puis président par une succession d’événements que l’histoire elle-même peine à reconstituer sans embarras ? Quel toupet, ou peut-être quelle inconscience, de proclamer sans gêne son attachement aux bourreaux d’un peuple qu’il prétendait servir !

La scène n’est pas sans rappeler d’autres épisodes de l’histoire mondiale où des chefs d’État, longtemps perçus comme inamovibles, furent soudainement confrontés à la justice. On pense à l’Argentin Jorge Videla, autre militaire président, condamné des décennies après les crimes de la dictature ; à Charles Taylor, seigneur de guerre devenu président du Liberia, puis jugé pour crimes contre l’humanité à La Haye ; ou encore à Augusto Pinochet, arrêté à Londres malgré les décennies passées à régner d’une main de fer sur le Chili.
Chacun de ces hommes, comme Joseph KABILA, Hypolite KANMBE de son vrai nom, avait construit un mythe autour de lui : mythe d’un homme providentiel, d’un sauveur de la nation, d’un stratège politique hors pair. Et chacun, finalement, a vu ce mythe se briser, non pas sous les bombes, mais sous le poids de la vérité et du droit. Car l’histoire, patiente, n’oublie jamais.
KANAMBE, l’homme aux bottes usées devenu milliardaire, intrigue autant qu’il irrite. Sa fortune, son silence, son mutisme volontaire ou calculé, tout chez lui interpelle. Comment un inconnu, aux origines encore troubles, aux papiers discutés, a-t-il pu s’imposer à la tête de la plus grande nation francophone d’Afrique ? Faut-il croire à cette légende selon laquelle un ministre belge aurait proposé, tel un recruteur cynique, cet « oiseau rare » pour succéder à Laurent-Désiré KABILA, patriote assassiné au sommet de l’État ?

Le mystère, longtemps entretenu par les réseaux diplomatiques, les puissances économiques et les intérêts géostratégiques, semble aujourd’hui se fissurer. Car tout mythe forgé par des mains étrangères finit, un jour ou l’autre, par se dissoudre dans le tumulte des peuples éveillés.
Et ce n’est sans doute qu’un début. D’autres accusations viendront s’ajouter, charriant leur lot de révélations. Le dribbleur politique, comme on l’a surnommé un temps, semble avoir confondu l’art du football avec celui, plus exigeant, de la gouvernance. Et si le terrain politique permet parfois quelques acrobaties, il ne pardonne jamais les fautes graves contre la nation.
Les jours à venir s’annoncent agités, très agités, mais ce tumulte n’est pas un orage. Il est le frémissement d’un réveil. Un réveil long, douloureux, mais nécessaire. Les plaignants affûtent leurs dossiers, les témoins se délient, les patriotes se lèvent.
Et le ciel, cette fois, reste étrangement serein.

ZADAIN KASONGO T.

LAUTREINFO

Related Articles

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

[td_block_social_counter facebook="tagdiv" twitter="tagdivofficial" youtube="tagdiv" style="style8 td-social-boxed td-social-font-icons" tdc_css="eyJhbGwiOnsibWFyZ2luLWJvdHRvbSI6IjM4IiwiZGlzcGxheSI6IiJ9LCJwb3J0cmFpdCI6eyJtYXJnaW4tYm90dG9tIjoiMzAiLCJkaXNwbGF5IjoiIn0sInBvcnRyYWl0X21heF93aWR0aCI6MTAxOCwicG9ydHJhaXRfbWluX3dpZHRoIjo3Njh9" custom_title="Stay Connected" block_template_id="td_block_template_8" f_header_font_family="712" f_header_font_transform="uppercase" f_header_font_weight="500" f_header_font_size="17" border_color="#dd3333"]
- Advertisement -spot_img

Latest Articles